LA GESTION DE L’ÉCHEC DANS LE BURN OUT MATERNEL
Maman comme vous, j’ai vécu et vis des moments difficiles au cours de ma parentalité.
Maman comme vous, je me suis demandée pourquoi ça m’arrivait.
Maman comme vous, je me suis demandée comment en sortir…
Et j’ai quelques propositions, que je vais partager avec vous (parce que je suis sympa hein !)
Est-ce que tu es concernée ?
J’ai un petit test pour toi, qui dure environ 1 seconde et demi (ou alors tu lis très très lentement) :
Comment tu réagis à la phrase suivante ?
« Une maman a raté, rate et va rater tout un tas de choses dans son rôle de mère »
- Si tu as répondu « oui » très vite, (comme quand tu poses la question à ton mari ; « est- ce que j’ai grossi ? », et qu’il répond « non ! » à la vitesse de la lumière pour qu’il n’y ai aucun doute), ça vaut le coup de se pencher sur le sujet. Comme dirait mon homme, il y a surement « baleine sous le gravillon » !
- Si tu réponds « nooon, mais ça va pas, une maman ça ne PEUT PAS rater » (comme le héros de ta série préférée qui sauve tout le monde la fin à chaque fois), il y a des chances pour que tu sois en plein déni…
- Si tu réponds : « ah oui, grave, d’ailleurs je rate tout le temps, et je n’arriverai jamais à rien, je suis trop nulle » (comme si t’étais dans Walking Dead et qu’il y a plus de soutions pour échapper aux zombies), tu es probablement dans la dernière phase du Burn out.
- Si tu réponds « oui c’est vrai, et ? », (comme si j’avais enfoncé une porte ouverte), t’es plutôt bien armée pour gérer.
Pourquoi cette question en premier ?
Parce que le mécanisme de base du Burn Out c’est une mauvaise gestion de l’échec. Pour être précise, c’est l’incapacité à gérer les échecs répétés.
Et en tant que parent, tu vas en avoir des échecs !
Mais enfin, pourquoi tu dis ça Sophie ? (lisez-le avec la voix de Fred dans C’est pas Sorcier)
Je vous fais un petit schéma (préparez-vous, j’adooore ça, il y en a partout sur mon blog !)
DÉFINITION
- C’est « un syndrome d’épuisement vécu par des femmes dans leur rôle de mère »
- 4 stades théorisés : « L’épuisement émotionnel en premier lieu, puis la dépersonnalisation ou la distanciation, et enfin le reniement des accomplissements passés, présents et futurs et la baisse de la productivité ».

Donc on a un enchaînement parfait : des enjeux sur un sujet nouveau pour lequel tout le monde à 15 000 théories, où on va rater un certain nombre de fois.
Alors pourquoi tout le monde ne fait pas un burn out, Sophie ? (toujours avec la voix de Fred)
Parce que c’est là qu’intervient la gestion de l’échec !
Selon les personnes, pour des raisons de tempérament, d’expériences,… nous n’avons pas le même rapport à l’échec.
Attention nouveau schéma :

On peut tous passer par ces différentes réactions, mais on a aussi tous une tendance majoritaire, le premier pas étant de l’identifier.
Je vous laisse faire l’exercice avec le schéma précédent pour savoir où vous vous situer le plus souvent.
Ensuite, posez -vous la question : qui vous a appris à gérer vos échecs ?
Vous avez 2 heures !
Ce n’est (hélas) pas une compétence qui est enseignée, ou apprise dans nos familles ou à l’école, c’est même plutôt le contraire…
À cela s’ajoute les mythes, les idées accumulées, qui sont censées nous sauver et qui ne marchent manifestement pas.
On se dévalorise : « c’est moi le problème, j’y arrive pas », et le cercle vicieux de l’échec se met en place.
APPEL À TÉMOINS
- Je suis sujette à l’anxiété et j’entretiens un rapport à l’échec compliqué depuis toute petite (j’arrêtais tout sport dès que j’étais un peu en difficulté).
- On rajoute un premier accouchement long et douloureux, un allaitement raté et des nuits pourries, deux fausses couches à la suite après ça = tadada, tous les ingrédients réunis pour un Brun Out !

On peut aussi le dire en une phrase : « Je suis terrorisée devant cette sensation d’échec qui me perturbe, et je tente au hasard ou je laisse faire, et je me sens à nouveau en échec,… »
Et c’est pas fini !
On remet une couche de stress et de souffrances physiques et psychologiques (inquiétudes, manque de sommeil, maladie,…).
Spoiler : ces problèmes trouveront leur solution dans la gestion du stress et de la souffrance (je ferai un article sur le sujet !)
Et maintenant un petit résumé ??
En schéma ????

Alors on baisse les bras ?
Mais non ! Heureusement, la gestion de l’échec est une compétence qui peut se travailler ! C’est très bien théorisé dans le sport, notamment dans le haut niveau où les athlètes sont confrontés très souvent à la défaite.
D’ailleurs, et si la parentalité était un sport de haut niveau ? Tiens je ferai peut être un article là-dessus !
Dans la parentalité, les échecs paraissent insurmontables, parce que nous sommes face à notre responsabilité vis-à-vis d’un enfant,… NOTRE ENFANT ! Nous sommes garants de son bien être physique et psychique (Dans la mesure de ce qui est faisable hein ) Et c’est vertigineux !
C’est donc normal d’avoir cette sensation de « c’est grave, c’est important,… »
Et c’est pour ça que savoir gérer l’échec devient une pri-or-ité :
pour être à la hauteur de notre meilleure parentalité possible, du challenge qui se présente devant nous !
Donc Sophie, tu nous les donnes ces pistes de solution ? (voix de Fred toujours mais un peu impatient)
1 . La théorie de la dynamique de l’échec.
Il y a une mise à jour théorique à faire sur ce qu’est l’échec, il s’agit d’intégrer et de se rappeler que l’échec est multi factoriels, et que de ce fait, ne rime pas instantanément pas avec : « c’est ma faute », « il n’y a pas de solution », « ce n’est pas réparable », …
Et c’est parce qu’on est dans l’inconnu qu’il y a une probabilité d’échec élevée !
Un des premiers pas et d’arriver à en discuter, en parler, … et voir que beaucoup de gens ont du mal à gérer leurs échecs.
Rater n’est pas le problème !
Ne pas savoir rebondir, laisser s’accumuler les conséquences de l’échec, en être térrorisé, parce qu’à la base on en a une mauvaise compréhension : c’est ça qui devient un problème.
La gestion de l’échec est proportionnelle à son niveau d’Indulgence envers soi-même, envers ses enfants, son mari,…
Pour rappel, l’indulgence est la « Facilité à excuser, à pardonner. »
Prenez un moment pour évaluer intérieurement votre niveau d’indulgence face à vos difficultés maternelles.
2. Gérer la sensation d’échec.
Concrètement, la sensation arrive, tu te sens nulle, impuissante, débordée, que ça t’échappe, que tu n’arrives à rien, …. POUCE !
On se détend !
Rappelle-toi le numéro 1, imagine une petite Sophie qui te dis « l’échec peut être transformé en apprentissage ».
Un retour au calme s’impose : c’est dans le calme que l’on peut gérer l’échec.
On peut aussi se rappeler que se plaindre, déséspérer, paniquer,… n’apporte aucune solution, au contraire.
Et comme c’est dur de se calmer si l’enfant n’est pas en sécurité : on peut le mettre dans son lit par exemple, sortir de la pièce, pratiquer des techniques : respiration profonde, mantras du numero 1,…
On peut ensuite retourner voir son enfant et essayer autre chose.
A partir de là on peut commencer à mettre en place un cercle vertueux de l’échec :

3. L’introspection des causes de l’échec.
Parce que gérer ses échecs ne veut pas dire ne jamais réussir, on peut identifier les causes et travailler dessus !
Dans un second temps, quand les choses se sont apaisées, on peut réfléchir sur ce qui n’a pas fonctionné, un peu comme au boulot ou dans un projet.
On peut différencier 4 grandes familles de causes :

Reprenons le même schéma avec un problème que je connais bien et que beaucoup de parents connaissent : les problèmes de sommeil (toi, dont le bébé dort 12h par nuit à 2 mois, ne dis rien !)

Une fois ce premier tri fait, l’exercice suivant c’est de faire un tableau avec deux colonnes et mettre d’un côté les causes qui dépendent de nous et de l’autre celles qui ne dépendent pas de nous.
CE QUI DÉPEND DE MOI
Mettre en place des stratégies pour gérer la fatigue et le ras le bol (exo de respiration, détente,…) |
Passer le relais si possible |
Réfléchir à un changement de travail, moins prenant, plus épanouissant |
Être créatif dans la recherche de solutions : si poser ça ne marche pas, le garder sur soi, faire du cododo, mettre un matelas au sol,.. des fois des solutions bizarres et inattendues apparaissent ! |
Prévoir une consultation pour comprendre le problème si ça perdure trop |
Essayer des actions pour accompagner le bébé dans ses douleurs (massages, chansons, portage, changement d’alimentation,…) |
Se rappeler que changer les habitudes c’est possible mais demande du temps ! |
CE QUI NE DÉPEND PAS DE MOI
Les principes de sommeil d’un bébé (maturation, gênes diverses, besoin de contact,…) |
La présence ou non de personnes relais |
Les différentes douleurs ou problématiques du moment et la possibilité de les arrêter d’un coup de baguette magique |
Le fait même qu’il y ai des habitudes qui se mettent en place malgré soi |
Des facteurs inconnus ! il y a des choses qu’on ne sait pas et qu’on ne saura pas, mais qui passeront quand même |
Vous pouvez même utiliser un code couleur selon les priorités (court terme, moyen terme, long terme) pour savoir quelles actions faire en premier.
Une fois que vous l’avez rempli, déchirez la partie « causes qui ne dépendent pas de moi »
JETEZ LA FEUILLE À LA POUBELLE !
et concentrez-vous sur « les causes qui dépendent de moi ».
Et après ?
- Une fois que la situation commence à se stabiliser, il faut réparer les dégâts causés par le Burn Out. C’est un moment compliqué, parce que constater les dégâts peut être un facteur de prise de conscience. Exemple : quand j’ai vu ma fille avoir peur de moi, j’ai réalisé que ça n’allait vraiment pas, j’ai culpabilisé encore plus, alors que mon but au départ était de réparer les erreurs comises ! En quoi culpabiliser permet de réparer ?
- Guérir du Bun Out c’est apprendre à cohabiter avec ses éhecs en essayant de les réparer ! Autrement dit, c’est appliquer la dynamique de l’échec.
- Accepter qu’on va quand même foirer, va permettre de mettre moins d’enjeux et de reconnaitre plus rapidement ses erreurs. En gros, on rate des trucs, comme avant, mais cette fois on le sait et essaye de le gérer !

APPEL À TÉMOINS
- Réparer les dégâts : Mon deuxième enfant, ma fille, est celle qui a le plus subi les conséquences du Burn Out. Elle est arrivée après deux fausses couches, dans une période pas terrible pour moi, et je suis retombée enceinte quand elle avait 4 mois.
- Les symptômes étaient au plus forts : Je me mettais en colère de manière aléatoire, avec un pic au moment du coucher. Dans la journée je mettais toute mon énergie dans des sorties, où ça se passait plutôt bien, mais une fois rentrée à la maison ça se compliquait ! J’avais des phases d’indifférence totale : par exemple elle tombait, et je la regardais sans rien faire. Il m’arrivait aussi d’être « absente » : mes enfants m’appelaient et je ne répondaient pas avant un long moment.
- A la naissance de mon 3 eme enfant, mon mari a fait une pause sur son travail, et m’a mis face à mes comportements : désagréable et agressive, surtout avec ma fille, changement d’humeur en deux minutes, démotivation pour nos projets, très mauvais sommeil,…
- Alors je suis parti pour une semaine solo, pour tenter de remettre tout ça au clair ! J’ai pleuré pendant trois jours, en me demandant mais comment j’en suis arrivée là bordel de ****** ?
- Ca a été le début de la fin du début du Burn Out (vous avez compris non ?)