Ma petite famille nombreuse

Maman comme vous, je me suis posée la question : combien d’enfants je veux avoir ?

J’ai eu la chance de me poser cette question, et je sais que pour certaines, la question est juste « Est-ce que je pourrai avoir un enfant un jour? ».

Pour en revenir à mon histoire, je me suis demandée à plusieurs moments dans ma matenité « Est-ce qu’on en veut encore un ? Est-ce qu’on va survivre ? Mais pouquoi on fait ça? C’est quand même trop cool un nouveau bébé non? « 

Au final, à l’heure où j’écris cet article j’ai 5 enfants :

FAMILLE

Et dans cet article je vais vous parler de MA famille nombreuse, le pourquoi du comment, le quotidien, les trucs marrants et moins marrants,…

Je me suis amusée, ce sera en chanson ! Soyez indulgents, on a les références qu’on peut et je commence à me faire vieille 😉

Pourquoi une famille nombreuse ?

Prendre un enfant par la main

J’ai, depuis aussi loin que je me souvienne, un intéret à être avec les enfants. Dès que j’en ai eu l’occasion, comme avec ma cousine de 6 ans de moins que moi, je pouponnais, portais, amusais,…

Je me sentais très à l’aise avec les enfants, parfois plus qu’avec des personnes de mon âge. C’était plus « simple » !

J’ai réalisé aussi bien plus tard que je m’étais fixé une espèce de mission de « réparation », en allant particulièrement vers des enfants en difficulté. Je ne rentrerai pas ici dans les détails des méandres de mon psychisme ;-), ça serait trooooop long !

En résumé, ce que je voulais c’était :

Prendre un enfant par la main

Pour l’emmener vers demain

Pour lui donner la confiance en son pas

Prendre un enfant pour un roi

Prendre un enfant par la main, Yves Duteil

Ce qui c’est traduit dans ma vie professionnelle par des choix de métiers liés à l’éducation de près ou de loin (animatrice, baby sitting, auxiliaire de vie scolaire, cours particulier, professeur des écoles,…), et dans ma vie personnelle par une évidence : j’aurai des enfants !

Être mère

La deuxième raison tient en deux mots : le conditionnement.

J’ai vraiment pris conscience de cet aspect il y a quelques années, et à quel point j’avais sans m’en rendre compte intégré certains discours :

« Si on n’est pas mère, on a raté sa vie », « Les enfants c’est l’accomplissement ultime », »Les enfants c’est que du bonheur »...

On rajoute un conditionnement familial et sociétal, qui m’a renvoyé l’image d’une fille/femme « faite pour être mère »:

  • Mon médecin de famille, qui en regardant mes hanches à l’adolescence dit « tu as vraiment un corps fait pour porter des enfants »
  • Mes boss au boulot : « T’es vraiment faite pour ça »
  • Mon entourage : « Qu’est ce que tu es douée avec les enfants, ca serait vraiment dommage de pas en avoir ! »

J’avais donc en tête un truc totalement idéalisé, comme les paroles de cette chanson :

Être mère simplement

C’est de préparer sa terre

Pour un enfant, lentement

C’est découvrir un mystère

Infiniment, doucement

C’est sentir qu’en soi la vie trouve un chemin

S’approcher du divin

Être mère, Natasha St-Pier

Cette vision rose bonbon a d’ailleurs grandement contribué à mon Burn Out Maternel… parce que ce n’est pas du tout ce que j’ai vécu dans ma maternité. Spoiler : je vais beaucoup mieux depuis que j’ai remis tout ça en question.

Le tourbillon de la vie

Vous l’aurez compris, j’avais donc en tête d’avoir plusieurs enfants, sans nombre précis, je savais juste que j’en voulais ! 😉

J’ai rencontré mon mari, le père de mes enfants, au lycée. Nous avons été ensemble un moment, et comme dans la chanson :

On s’est connu, on s’est reconnu

On s’est perdu de vue, on s’est r’perdu d’vue

On s’est retrouvé, on s’est réchauffé

Puis on s’est séparé

Le tourbillon de la vie

Et puis, il y a 13 ans, on s’est dit :

Quand on s’est connu, quand on s’est reconnu

Pourquoi s’perdre de vue, se reperdre de vue ?

Quand on s’est retrouvé, quand on s’est réchauffé

Pourquoi se séparer?

Toujours le Tourbillon de la Vie

Et ça va faire très cliché et un peu culcul la praline, mais c’est vrai : je ne voyais que lui pour être père de mes enfants. Et c’est pace que c’est lui, parce que c’est nous, que j’ai finalement envisagé une famille nombreuse.

Est-ce que j’ai eu des doutes ?

Ça s’en va et ça revient

Comme disait Cloclo, l’envie d’enfant pour moi « ça s’en va et ça revient » !

À chaque grossesse, à chaque enfant, j’ai douté.

Quand c’était prévu, quand c’était trop rapide, quand c’était pas du tout prévu, quand c’était juste après une fausse couche, quand mon corps avait l’air de morfler,…

On en a beaucoup parlé avec mon mari, et la décision a été prise pour chaque situation.

Il y avait mille raisons pour ne pas avoir un enfant en plus, matériellement notamment, mais au final en face il y avait juste « est ce qu’on en a envie ? est ce que on va l’assumer ? « 

Tant que la réponse était oui pour nous deux, sachant que mon mari m’a toujours dit  » en priorité c’est ton envie « , on a tenté, 9 fois. J’ai pu mené 5 grossesses à terme sur les 9. J’ai avorté une fois, ce qui donne le score honorable de 10 grossesses en 8 ans.

APPEL À TÉMOINS

  • De mon côté j’ai eu plusieurs phases : avoir un autre enfant après mes deux fausses couches (entre n°1 et n°2) était devenu un enjeu à un moment, puis avoir deux enfant rapprochés me plaisait beaucoup, apres ça a été compliqué et je voulais plus jaaaaammmaaaiis d’enfants.
  • Et puis, j’ai (re)commencé à loucher sur les nouveaux nés que je croisait, et notre quatrième enfant est arrivé. A ce moment là j’ai eu une période où 4 enfants me paraissaient parfait : 2 garçons, 2 filles ! D’autres idées s’ajoutaient : je saturais de la période bébé, j’avais envie d’autre chose et j’étais pas en super forme psychologique non plus.
  • Après un certain temps l’envie d’un autre enfant est revenue. J’ai refait deux fausses couches, et finalement ma dernière est arrivée en août 2019. J’ai avorté en 2020, suite à un accident de contraception.

Pourquoi tout ça n’arrive qu’à moi ?

Je ne peux pas parler de mon histoire de famille nombreuse sans parler des fausses couches ou grossesses arrétées, comme je prefère les appeler.

Déja parce que d’une certaine manière, ces « potentiels enfants » font partie de la famille. Certains on avait même le prénom, et on en a toujours parlé aux enfants, de façon adaptée à leur âge et niveau de compréhension.

Ensuite parce que ces grossesses arrétées ont joué un rôle important dans la décision d’avoir d’autres enfants ou non.

Je me suis beaucoup demandée :

Pourquoi, pourquoi tout ça n’arrive qu’à moi

(…)

Mais qu’ai-je donc fait, qu’ai-je donc fait

Pour mériter ça? ah

Pourquoi, Sandy Valentino

Il y a eu des moments ou c’était devenu une obsession (j’ai failli vous mettre une chanson en espagnol : No, No es amor, Lo que tú sientes, Se llama obsesión, mais je vous épargne ça), et la peur de revivre une fausse couche a failli m’arrêter plus d’une fois.

Mais au final, ça m’a aidé à façonner une nouvelle vision de la maternité :

on ne maîtrise pas tout

oui, tomber enceinte est un risque, pour la mère, pour le bébé,

oui, mettre un enfant au monde c’est lui apporter aussi les souffrances de la vie.

L’expérience est unique à chaque fois, avec son lot de surprises bonnes ou mauvaises, et la découverte d’un nouvel être à la clef !

Let it burn

And we gonna let it burn, burn, burn, burn

We gonna let it burn, burn, burn, burn

Gonna let it burn, burn, burn, burn

We gonna let it burn, burn, burn, burn

Burn, Ellie Goulding

Et là vous vous demandez pourquoi j’ai mis cette chanson ? Et bien pour parler du Burn Out ! (c’est subtil comme référence non ?? )

Parce qu’on ma posé la question plusieurs fois, et que ça peut paraître incompréhensible : « t’as fait un Burn Out et derrière tu refais des enfants ??? »

Alors soit je suis complètement à l »ouest, soit c’est moins incompatible qu’il n’ y parait !

Comme je le décris dans mon article, sortir du Bun Out maternel c’est changer sa vision de l’échec, et au final être beaucoup mieux armé dans sa parentalité.

Je suis plus claire sur ce que signifie avoir des enfants : oui c’est hyper dur, mais pour moi c’est aussi une source de motivation et un élan positif dans ma vie.

C’est bien sûr propre à chacune , et ça peut changer selon les périodes !

Qu’est ce que ça change ?

Famille nombreuse, famille heureuse ?

Il fallait bien que je la sorte celle là ! Car comme le dit la chanson ( et le générique d’une émission sur TF1) :

Quand on est frère et soeur

Ha ! ha ! c’est le bonheur

On a du coeur

Quand on naît frère et soeur

Famille heureuse, Les négresses vertes

Alors qu’en est-il de la fratrie quand ils sont 3, 4, 7, 12 frères et soeurs ?

  • On a remarqué que le fait d’avoir une grande fratrie ne garantie pas une bonne entente.
  • On fait un travail d’accompagnement, de gestion pour qu’il y ai de bonnes relations entre frères et soeurs. Nous les parents, nous sommes garants de cette bonne entente !
  • Chaque naissance apporte son lot de changements, et nous essayons d’intégrer les autres enfants en leur expliquant ce qu’on attend d’eux et pourquoi.
  • Nous avons accepté qu’il y ai des affinités particulières, des tempéraments différents. Selon les périodes, il y a des rapprochements ou des éloignements. Ce sur quoi nous insistons c’est le respect entre eux.

Laissons nous prendre le temps

Dans une famille nombreuse, une des questions qui revient souvent c’est celle du temps.

Comment prendre du temps pour chaque enfant ? Comment avoir le temps pour faire tout ce qu’il y a faire (boulot, tâches du quotidien,….) ?

Mais rien ne sert de mentir

J’aimerais au moins vous prévenir

Que c’est en les vivant

Qu’on construit les souvenirs

Qu’à trop vouloir courir

C’est nos vies que l’on finit par fuir

Prendre le temps, Sinsemilia

Nous avons très tôt décidé que nous nous occuperons un maximum de nos enfants. Nous avons donc organisé nos vies en conséquence : école à la maison dès le début, alternance entre l’un et l’autre pour travailler ou travail à domicile, optimisation du budget,…

On passe beaucoup de temps avec nos enfants, mais ce n’est pas suffisant, on essaie aussi que ce soit du temps de qualité ! On a changé plusieurs fois de mode de fonctionnement pour arriver à cet objectif : par exemple à un moment donné mon mari travaillait du lundi au dimanche,il était épuisé et moi surchargée avec les enfants, on a tout revu !

On fait aussi des sorties, des activités avec chacun d’entre eux, pour passer un moment privilégié en tête à tête ou en petit groupe.

Pour le quotidien, on a mis en place des astuces facilitantes (j’en partage quelques unes ici) : rangement facilité, garde robe minimaliste, repas faciles et rapides, 1 bain/semaine sinon douches rapides, … On a aussi investi dès qu’on a pu dans du matériel : sèche linge, robots de cuisine,…

On a eu beaucoup de logements différents, ils n’ont chacun leur chambre que dans celui que nous occupons actuellement (et on va (re)changer bientôt !).

Au final, ce n’est pas si différent d’une famille avec moins d’enfants… 😉

Mais ils sont tous à vous ?

Les braves gens n’aiment pas que l’on prenne une autre route qu’eux

J’aime beaucoup cette chanson qui me fait sourire.

Est- ce qu’on reçoit des critiques en tant que famille nombreuse ?

oui!

(mais on est bien d’accord que certains trouvent toujours quelque chose à dire famille nombreuse ou pas)

C’est la partie « anedoctes » de l’article !

  • dans le sud de la France, avec un bébé en portage devant, un derrière, et un enfant dans la poussette, en plein dans une montée sous 30 degrés : des touristes anglais dans une voiture de luxe qui ralentissent en me regardant, et qui crie « oh amaaaazzzinng  » (incroyable !) = sensation d’être une bête au zoo, ils étaient à deux doigt de me jeter un truc à manger :-)))
  • très régulierement :  » c’était voulu ?  » ou de manière plus subtile « ils sont tous à vous ? »
  • dans le train, dès qu’on nous voit arriver, les gens qui soupirent, qui marmonnent dans leur barbe. Et au final le voyage se passe bien, les enfants ne hurlent pas et ne foutent pas le bordel, c’est notre petite vengeance perso 😉
  • en Nomandie, alors que j’ai un bébé en portage, une poussette double remplie à ras bord, un enfant sur la planche de poussette. Un groupe de touristes américains avec un guide, qui s’arrètent pour me poser des questions et fait un commentaire du style « ah dis donc il a pas chomé votre mari ! elles sont productives vos nuits » . Beaufitude 2000 % et allusion à ma vie sexuelle totalement déplacée.
  • dans le bus, une dame d’un certain âge qui peste contre ma poussette qui prend de la place, et qui rale que j’ai fait trop d’enfants. Mes enfants lui font des grands sourires et lui tapent la discussion, elle est obligée de s’adoucir !

Je vous passe les autres remarques sur le fait qu’on fasse l’école à la maison, que je fasse du portage, du cododo, que j’ai accouché à domicile,…

Je veux savoir

Et puis les questions qui reviennent souvent de la part de gens plutot sympas, qui sont juste curieux ou intrigué, voir admiratif, auxquelles ça ne me dérange pas de répondre, un peu en mode :

Je veux savoir, montre-les-moi

Ces étrangers qui seraient faits comme moi

Apprends-moi, montre-les-moi

Ces inconnus qui seraient pareils à moi

Je veux savoir, Tarzan

(oui j’ai réussi à placer un Disney !)

  • Mais comment tu fais au quotidien ? (machines à laver, repas, vaisselles,…) deux mots : simplification et pragmatisme !
  • C’est pas trop de travail ? si, je me suis arrétée de travailler d’ailleurs pour m’occuper d’eux.
  • Moi déja avec un/deux/trois enfants, j’ai du mal, comment tu fais ? on s’est adapté au fur et à mesure, ils ne sont pas arrivés à 5 d’un coup 😉 et on a eu des périodes plus dures que d’autres aussi. On a mis en place des « règles d’or » dans notre éducation.
  • Mais comment ton corps a supporté ? j’ai de la chance de n’avoir aucune pathologie majeure, mes grossesses se sont bien passées dans l’ensemble, à part une anémie sévére. Mes problématiques ont plus été psychologiques ! j’ai le soutien indéféctible de mon mari, et il sait exactement comment me calmer.
  • Est-ce que vous vouliez une famille nombreuse dès le départ ? oui et non, voir les parties précédentes
  • Comment vous faites pour le côté financier ? On fait des choix, on fait pas de grosses sorties, fringues uniquement en solde ou en occasion, beaucoup de récup’ pour les jouets ou cadeaux de la famille, pas de vacances à proprement parlé (après on a bougé pas mal, on fait beaucoup des sorties gratuites,…)

On à tous le droit

En conclusion de cet article, je laisse la parole à Liane Foly :

On a tous le droit, d’aimer sa vie ou pas

De faire sa route, de faire son choix

On a tous raison de s’poser des questions

On à tous le droit, Liane Foly

Si vous avez des questions, des expériences à partager, je vous attends en commentaire !

Ma petite famille nombreuse n’a pas toujours été une évidence, on s’est construits en même temps qu’elle ! Elle ressemble probablement à la votre, avec plus d’enfants 😉