LE TEST DU « POURRQQQUUOOII ? »

Maman comme vous, mes enfants m’ont posé 100 000 questions, sur tout et n’importe quoi, allant de « Est-ce que je vais vous manquer si je meurs ?  » à « Pourquoi les limaces n’ont pas de coquilles? », en passant par « A quoi ça sert de porter un slip? »

J’aime bien cette citation parce qu’elle invite à l’humilité : en fait on va se rendre compte très vite qu’il y a plein de concepts qu’on galère à expliquer à nos enfants, sans pour autant reconnaître qu’on ne maîtrise pas le sujet. On à tendance du coup à utiliser des arguments d’autorité (« parce que c’est comme ça ! »), des esquives (« va demander à ton père ! ») ou du rejet ( » c’est pas de ton âge ! »)…

Rassurez-vous, ce n’est pas grave. Être parent ne consiste pas à être une encyclopédie sur pattes !

Alors quelle attitude adopter ?

Pour moi c’est un mélange subtil entre se positionner en guide auprès de son enfant et savoir reconnaître ses limites.

Le guide n’est pas celui qui sait tout, mais celui qui accompagne dans la recherche, dans l’exploration et dans la transmisssion, en s’adaptant à la demande et aux besoins. Il peut dire en toute honneteté qu’il est dépassé sur un sujet. Il peut ensuite se renseigner et revenir, chercher avec l’enfant, inviter l’enfant à chercher par lui même avec des outils adaptés,…

S-I-M-P-L-I-F-I-E-Z

Cette citation est aussi une invitation à la simplification, à l’essentiel. Pour faire comprendre un sujet à un enfant, on va chercher à donner les éléments importants.

Et c’est là où c’est une magnifique opportunité pour nous, les parents ! On peut se rendre compte que certaines choses que l’on croyait sûres ne le sont pas tellement, et progresser en même temps que l’on essaie d’expliquer à l’enfant.

Par exemple, sur des sujets importants, comme la nature de la mort, on a répondu à nos enfants :  » nous on ne sait pas ce qui se passe quand on meurt, ou après; il y a plein de théories, si tu veux on regardera ensemble ».

On peut tout expliquer ?

Au risque d’allez un peu à contre courant, je ne pense pas qu’on doive tout expliquer à un enfant. Il y a des sujets où il n’est pas mature, et une explication pourrait être plus perturbante qu’autre chose.

Il n’y a pas de mal à dire à un enfant que c’est un sujet qu’on abordera plus tard, si on explique pourquoi 😉 (attention à ne pas s’en servir come une excuse pour esquiver une conversation !).

Par exemple on peut dire : c’est un sujet qui fait peur, qui peut te rendre très triste, c’est un sujet où j’ai besoin de me calmer d’abord,….

Bien sûr, si l’enfant est confronté directement à des sujets graves, il faut expliquer le sujet et ne pas hésiter à préciser à l’enfant que certains sujets peuvent être durs, y compris pour les adultes.

Et puis il y a les « pourquuoooii ? » qui n’en sont pas vraiment, qui expriment des peurs, qui sont marrants, qu’on ne comprend pas,…

Le seul moyen de faire la différence c’est d’enquêter : essayer de savoir d’où vient la question (école, film, copains?), poser la question « mais pourquoi tu me demandes ça? » ou inviter l’enfant à imaginer une réponse, et voir si il y a une peur en dessous.

Mon exemple : ma fille de 5 ans n’arretait pas de demander pourquoi les légumes dans son assiette ne bougeaient pas, et apres avoir répondu plusieurs fois de maniere scientifique, elle n’etait toujours pas satisfaite. Apres enquête, il s’est avéré que ses frères et soeurs plus grands lui avait dit que ce qu’on mangeait était « mort ». Elle s’inquietait du coup de manger quelque chose de « mort », un mot qu’elle ne comprennait pas bien mais qui lui faisait peur.

L’humilité parentale c’est une oportunité de chercher à lui apporter une réponse adaptée, et également lui montrer l’exemple qu’il est possible de chercher par soi-même. On transmets ainsi de manière naturelle un état d’esprit d’humilité et de recherche, au final bien plus important que la réponse à la question en elle-même.